Diffusion Sélective de l'Information Du 9 au 19 juillet 2020
Veille Stratégique Environnementale Les opportunités d'une ESS
Nouvelle donne entre l’Etat et les territoires favorisant l'Economie Sociale et Solidaire en tant qu'outil d’innovation socio-économique et vecteur de développement inclusif Les pays en développement manquent de moyens lorsqu’il s’agit de stimuler la conjoncture tout en relevant les défis liés à la résorption du chômage, à la protection des catégories sociales les plus vulnérables, et à la dégradation de l’environnement. Cette situation a favorisé l’émergence d’un secteur, autre que l’État et le secteur privé, qui essaye d’apporter une contribution à la résolution de problèmes sociaux et économiques. Il s’agit du secteur de l’économie dite sociale et solidaire (ESS) qui englobe un large éventail d’organisations ou entreprises privées exploitant et produisant des biens et services, tout en tenant compte des valeurs et objectifs sociaux lors de leur fourniture. Les entreprises sociales et solidaires sont établies et financées sur une base qui est souvent collective et servent des objectifs sociaux collectifs. L’ESS inclut les coopératives, les associations et ONG qui servent des objectifs socio-économiques, les mutuelles, des organisations telles que les fonds sociaux (organismes publics) qui offrent leur soutien à certaines de ces entités et les entreprises qui poursuivent en priorité une finalité sociale. Notamment, l'ESS se caractérise par le partage des fruits d'une croissance économique durable édifiée essentiellement sur un système financier inclusif dont la gouvernance est à la fois plus éthique et davantage orientée vers les besoins de l'économie réelle, qui sert la société et non l'inverse. Ainsi, la réforme des entreprises de l'ESS s'annonce ambitieuse de lutter contre l'exclusion, les disparités régionales et les inégalités sociales, et ce, en participant effectivement dans la stratégie de développement territorial tout en promouvant une inclusion financière touchant l’ensemble des composantes de la société via le partage des opportunités d'une répartition équitable des excédents en donnant la priorité au développement des projets d’entreprise (réserves impartageables, résultats réinvestis, profit individuel proscrit …) Notamment, la pluralité des modèles d’entreprises de l'ESS porteuses d’innovations sociales est essentielle. Différents modèles et modes de fonctionnement adaptés sur-mesure peuvent rendre les entreprises de l'ESS plus intelligentes et efficaces. Notamment, il n’est pas nécessaire de déployer de lourds processus organisationnels et de disposer de moyens financiers importants pour rendre une structure sociale et solidaire plus intelligente et apprenante. Compte tenu de la raréfaction des ressources, et en vue de libérer des points de blocages, d’agir avec discernement et de retracer son processus d'appropriation de l'ESS sur-mesure, il est indispensable de diagnostiquer ses pratiques managériales, d'identifier ses finalités, d'analyser le lien social et son évolution, de stimuler la cohésion et le lien social à l’intérieur de l’entreprise pour renforcer son impact à l’extérieur, d'économiser ses ressources, de mesurer ses leviers du succès et d'apprendre des erreurs des autres acteurs. L’hybridation des ressources et son impact fondamental Toutefois, les modes de financement ont évolué dans un secteur vital tel que l'ESS pour surmonter les contraintes financières (baisse des subventions, stagnation des dons et du mécénat), et augmenter des recettes d’activité (vente de services). Notamment, l’hybridation des ressources est une diversification positive des sources de financement pour les entreprises ESS: c’est une dépendance moindre vis-à-vis d’un seul contributeur. De plus, le mécénat, la philanthropie d’entreprise favorisent l’innovation, qui n’est pas du seul ressort de l’État. Effectivement, tout le monde est légitime à financer l’intérêt général, du moment que cela reste l’intérêt général. Cependant, le risque pour l’ESS reste, soit la perte d’un équilibre dans l’hybridation des ressources qui fait sa force, soit la mise en retrait du projet politique qu’elle peut porter dans l’espace public, d’autre part. Proposition d'actions envisageables pour développer le secteur de l'ESS Néanmoins, il existe des pistes d'amélioration pour capitaliser sur l'intelligence collective des entreprises, encourager des pratiques propices au gain d’efficacité des acteurs, optimiser les dispositifs de financement des projets à haut impact social et de développement, et donc la performance de l’entreprise de l'ESS, qui méritent d’être considérés et appuyés par les acteurs nationaux et internationaux. Créer une société d’investissement solidaire et l’adosser d’un fonds à l’innovation ESS L'Etat renforce la structure financière des entreprises d’utilité sociale et solidaire et appuie la création durable de l’emploi en se dotant d’une société d’investissement solidaire. Au fait, l'investissement solidaire est une forme de placement collectif dont les fonds sont utilisés pour être utiles à la société. Ainsi, les organismes de placements collectifs à vocation sociale sont des instruments financiers mis au point par des sociétés agréées afin de gérer l’épargne publique. Ce sont en quelque sorte des portefeuilles collectifs gérés par des professionnels. Ce dispositif permet d’accompagner les structures de l’ESS, d’apporter des solutions de financement et de créer le lien avec le secteur bancaire. La valeur ajoutée sera de permettre à terme une accessibilité facilitée aux modes de financement des collectivités et une plus grande viabilité des structures ESS. Notamment, le gouvernement Tunisien a entrepris un important chantier de simplification dans ce sens.
En outre, et en vue de favoriser la mise en œuvre de projets de développement et représenter l'ESS auprès des pouvoirs publics et les autres acteurs économiques et sociaux, il est recommandé vivement le développement de banques éthiques et d'outils de financement et de soutien conçus spécifiquement pour le secteur de l'ESS. Banque Ethique comme catalyseur de changement au service de l'ESS Les acteurs internationaux, le secteur privé et les institutions financières, sont de plus en plus engagés dans la contribution à un modèle économique durable. Plus particulièrement, les institutions financières examinent les pistes de mise en œuvre des politiques de prêt plus socialement et écologiquement responsables, d'où le développement d’un nouveau type de banques éthiques qui se concentrent davantage sur des projets sociaux et environnementaux et qui considèrent lors de l'accord des prêts, en plus des critères économiques de viabilité de projets, des critères purement éthiques, en toute transparence procédurale. Ainsi, ces nouvelles banques, dont l'objectif principal est d’avoir un impact économique, social et environnemental positif lors de la collecte et de l’utilisation de l’argent, semblent correspondre au modèle économique de l’ESS. Effectivement, elles investissent dans des activités novatrices et répondent aux besoins des exclus du système bancaire traditionnel. Notamment, une banque éthique se distingue d’une banque classique par son rôle, qui est d’œuvrer pour le bien commun et d’assurer le droit au crédit à travers une activité consistant à récolter des fonds et à les réaffecter, sous forme de crédits, à des projets culturels, sociaux et environnementaux. Ainsi, les banques éthiques défendent des valeurs d’impact social et environnemental, fondamentales et indissociables de la valeur d’impact économique. En effet, les banques éthiques favorisent au cœur de leurs activités, le développement durable et inclusif des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Au fait, l’activité de crédit favorise un impact positif au niveau social, environnemental et économique en soutenant la création d'emplois décents et d'activités rémunérées de promotion humaine et d'inclusion financière appuyant les groupes exclus des plus démunis de la population qui demeurent dans les régions les plus défavorisées. Le coaching territorial comme outil de soutien au service de l’ESS Le coaching territorial au service de l’ESS, en tant qu'un processus d’animation assuré par les autorités locales pour engager des acteurs locaux, tout en misant sur le renforcement des capacités et le développement des liens sociaux, est devenu une activité indispensable pour garantir la faisabilité d'un changement local. Un projet d’animation territoriale vise impliquer davantage le potentiel humain local et favoriser l’inclusivité. Pour ce, un diagramme des liens sociaux identifiant les structures, les projets et les canaux de communication doit être élaboré. Ce sociogramme servira d'outil pour l'animateur territorial en lui permettant d'objectiver la dynamique du groupe. Ainsi, il accompagnera les structures via une stratégie d’appropriation et de responsabilisation plus efficiente en appliquant des outils pédagogiques adéquates. Ensuite, une telle structure d'ESS bien ciblée deviendra un modèle pour les autres structures et/ou partenaires du territoire.
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Rédigé par: Lobna ZOUAOUI, Ingénieur Data, chargée de veille stratégique environnementale- veille@citet.nat.tn
Vérifié par: Noura KHIARI, Chef du Service Documentation, Information, Edition et Marketing- cdi1@citet.nat
Validé par: Faouzi HAMOUDA, Directeur de la Documentation et de l'Information- cdi@citet.nat.tn
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